• Chapitre 1
    Fictions
    Les violons d'hiver
    nanashi-san

    Chapitre 1 "Les violons d'hiver" par nanashi-san
    Les $$$ marquent le changement d'époque

    >J'ai du m'assoupir un peu car je ne t'ai pas senti bouger. Tu es maintenant sur le dos et moi contre ton flanc, ma main n'a pas quitté ton torse. Je sens mes joues brûler quand je me rends compte qu'une de mes jambes s'est glissée sur ta cuisse et, surtout, que mon bassin pressé contre ta hanche n'est pas tout à fait dans un état normal. Hyper gêné, j'essaie de me dégager mais le frottement engendré par la manœuvre me fait un tel effet que j'en pousse un cri entre le glapissement et le gémissement.

    Inquiet du bruit, je cesse de remuer en croisant les doigts pour que tu ne te réveilles pas. J'ai terriblement chaud, et un peu mal... en bas. Je prends le parti de ne pas trop remuer en attendant que ça passe. Par contre, mes doigts n'en font qu'à leur tête et recommencent à caresser ta peau, jouant distraitement avec les quelques poils qui poussent sur ton torse.

    Par inadvertance, j'effleure ton téton gauche, et une nouvelle étincelle traverse mon ventre faisant remuer mes hanches contre toi. Cette fois, je me mords la lèvre pour ne pas faire de bruit.

    C'est... un peu douloureux, mais aussi très agréable ; un peu trop pour mes neurones adolescents sans nul doute. J'ai beau ne pas arrêter de me dire que ça n'est pas bien, je n'arrive pas à empêcher mon corps d'en vouloir plus. Et plus mes hanches se pressent contre toi, plus les sensations sont fortes et moins j'arrive à me contrôler.

    J'ai peine à empêcher ma main de se crisper sur ton flanc, mon esprit embrouillé est encore assez lucide pour ne pas oublier que si je te griffe, je suis foutu. Quand je sens que mes mouvements se font trop pressants, ma peur de te réveiller se fait plus forte que mon envie de toi et je me détache prestement de ton corps pour me tourner face contre le matelas.

    Mais mon sexe est trop douloureux pour que n'y fasse rien, je glisse ma main dans mon slip et me caresse le plus discrètement possible. Je sens le goût de mon sang se répandre sur ma langue alors que, plus bas, un autre fluide fait de même dans ma main.

    Je me dégoûte.

    .

    Je me lève et vais immédiatement laver ma main poisseuse. Je suis vraiment...

    _ Immonde. Je n'aurais jamais du faire ça...

    Je vais chercher un gant, une serviette et des vêtements propres dans ma valise puis me lave rapidement. Il est treize heures, et j'ai faim. J'hésite à utiliser la 'cuisine' d'Alexandre sans permission puis décide que c'est toujours moins pire que ce que j'ai déjà fait. Et puis nous préparer un repas chaud sera une façon de m'excuser, même si tu ne le sauras jamais. Enfin, je l'espère.

    Alors, qu'y a-t-il de mangeable dans ce frigo ? Des saucisses Knacky. Bien, mais ça va pas suffire...

    Dans les étagères branlantes qui te servent de garde manger, je trouve des pommes de terre et des oignons. Hum, parfait !

    Rien de tel que des petites patates sautées aux oignons et saucisses pour se caler l'estomac. D'abord, faire bouillir l'eau pour cuir les pommes de terre. Aie, c'est quoi ça ? Un réchaud à gaz mon chéri. Oké d'accord...

    Je bataille donc quelques minutes pour trouver comment cette chose fonctionne puis mets une casserole pleine d'eau sur le feu. J'ai donc une petite demi heure avant que les tubercules ne soient cuits.

    Je regarde autour de moi me demandant quoi faire quand je remarque une liasse de papier noirci de portées sur la 'table du salon'. Cette fois, je n'hésite pas à jeter un œil ; après tout, ne m'as-tu pas parlé de tes compositions hier en souhaitant les faire jouer par quelqu'un qui possèderait une meilleure technique que la tienne ?

    Et même si ton amour de la musique est sans nul doute plus vaste que le mien, je suis meilleur que toi un archet à la main. Je pose donc ma montre dans mon champ de vision et me plonge dans le déchiffrage de ces lignes de notes en essayant de visualiser la façon dont je les jouerais.

    Mon œil dérive régulièrement vers mon violon ; essayer de jouer tes mélodies me démange presque autant que de te toucher tout à l'heure.

    Je jette un coup d'œil vers toi mais me détourne rapidement, de peur d'être à nouveau tenté.

    La nuit tombe et les badauds commencent lentement mais sûrement à se disperser. Nous finissons le morceau entamé et je te vois baisser ton archet, tes doigts sont rouges de froid.

    Je prends une longue inspiration et repose le crin sur les cordes ; il me reste un dernier morceau à jouer. Pour une fois, je garde les yeux grands ouverts alors que les premières notes s'écoulent dans l'air froid.

    Je souris à ton air surpris, à la joie que tu ne cherches pas à dissimuler, et surtout à l'attente fébrile qui monte dans tes yeux.

    Ce morceau, il est de toi. Il est magnifique, mais tu n'as jamais réussi à le finir, faute de savoir le jouer. Tu me l'avais donné en me laissant le soin de l'achever. Je l'ai fait, et je l'ai joué. En réalité, c'est avec ce morceau que j'ai passé mon dernier examen, mais toi, tu ne l'as jamais entendu.

    Je sens ton impatience grandir alors que je m'approche de la fin de ce que tu avais écrit. J'avoue ne pas en mener large non plus, je crains que tu n'apprécies pas ma contribution à ton œuvre.

    ...

    Je suis en train de faire fondre les oignons quand je sens tes mains se poser sur mes épaules, puis ton souffle contre ma joue m'apprend que tu te penches par-dessus mon épaule pour regarder ce que je fais.

    _ Mmm... Ça sent bon !

    _ Alors tu peux mettre la table, j'ai bientôt fini.

    _ Je veux bien, mais elle est occupée par les partitions que tu as étalées.

    Je rougis sous le ton gentiment moqueur et me mordille la lèvre ;

    _ Désolé, j'ai pas pu résister.

    Tu m'ébouriffes les cheveux, comme une habitude que j'adore déjà.

    _ Pas de soucis, et comme ça, tu pourras me dire ce que t'en penses pendant qu'on mange.

    Puis tu t'éloignes pour sortir les couverts alors que je mets les pommes de terre à rissoler.

    J'entends ton ventre gargouiller bruyamment alors que j'apporte la sauteuse 'à table'. Puis c'est le mien qui fait un drôle de bruit et nous éclatons de rire. Tu fais le service tandis que je vais remplir les verres de Château LaPompe.

    On peut dire qu'il n'y a pas de fainéant à table ; 8 saucisses, 5 grosses pommes de terre et 2 oignons. Il n'en reste plus, pas même un bout d'oignon perdu.

    _ Pas très courant comme repas de Noël, mais divin !

    Ta réflexion me fait rire et me réchauffe le ventre.

    _ Au fait, tu as bien dormi ? Pas eu trop froid ?

    Je bloque un court instant avant de prendre les assiettes et de débarrasser en lui assurant que j'ai très bien dormi. Ce qui est vrai, même si ma nuit fut aussi très courte.

    _ Et toi, ça allait ? Je t'ai pas trop embêté ?

    Je me plonge dans la vaisselle en disant cela ; j'ai déjà du mal à garder une voix normale, alors impossible de ne pas virer à l'écarlate.

    _ Pas à me plaindre, pour une fois que j'ai le chauffage gratuit.

    _ Hey !

    Tu ris et m'ébouriffes de nouveau les cheveux. C'est une manie chez toi ?

    .

    _ Laisse tomber les casseroles Théo, viens plutôt par là.

    Tu m'entraînes vers la table basse et étale de nouveau tes compositions dessus.

    _ Alors, laquelle tu veux me jouer ?

    _ Mais, je ne les connais pas ! Ce sont tes compositions.

    _ J'ai envie de t'entendre les jouer.

    C'est moi ou tu es en train de me faire du charme ?

    _ Avec un alto ? Ça risque de rendre bizarre...

    Tu insistes pour que je joue, et je capitule. Je choisis donc une partition joyeuse avec une pointe de mélancolie, tout à fait adaptée à la saison, qui m'a parue un peu bizarre tout à l'heure.

    Je tâtonne un peu, le temps de prendre mes marques. En attendant, tu tires un des coussins de sol contre le mur et t'avachis dessus, adossé au mur, les jambes légèrement repliées.

    J'ai la vision flash de moi, nu, assis à cheval sur toi dans cette position, nu aussi.

    Mon violon n'a jamais fait un aussi horrible son...

    Tu grimaces en riant.

    _ C'était quoi ça ? On aurait dit mon chat le jour où je lui ai coincé la queue dans la fenêtre.

    _ Pauvre bête !

    _ C'était un ac-ci-dent !

    _ Martyriseur de chat ! » je lui agite un archet menaçant sous le nez.

    _ Joue !

    Alors je joue, puis je donne mon avis, propose des variantes et les joue aussi. Tu m'écoutes, tu acceptes ou tu refuses mes propositions. Tu m'écoutes comme on ne m'a jamais écouté, comme si mon avis valait quelque chose.

    Puis tu tires une autre partition d'une poche de ta serviette et me demandes d'essayer de la jouer. Je prends le papier tendu et jette un œil dessus ; bigre, elle est coton à jouer celle là. En plus, elle n'est pas finie.

    _ Je n'y arrive pas.

    _ Pardon ?

    _ Je n'arrive pas à la finir, il y a un truc qui coince quelque part, mais comme je ne suis pas assez doué pour la jouer, je n'arrive pas à avancer.

    Je suis surpris par cet aveu. Quoi que, à bien y réfléchir, tu manques peut être un peu de dextérité pour jouer les cascades de notes couchées sur ce papier. Avec du temps et beaucoup d'entraînement, je devrais pouvoir jouer ça, mais là, malgré mes nombreux essais, je n'y arrive pas et m'emmêle les doigts.

    .

    Je n'ai pas vu une partition me résister autant depuis ma troisième année de solfège ; ça me frustre au plus haut point. Je préfère renoncer avant de faire un malheur et te rends la partition.

    _ Désolé, il me faudrait sûrement deux ou trois semaines avant de pouvoir en faire quelque chose. Mais c'est très beau.

    Tu me réponds de ne pas m'en faire et me propose d'aller faire un tour dehors, prendre l'air et se changer les idées. J'opte pour le jardin des plantes.

    _ Hum, je doute que ce soit ouvert un 25 décembre.

    Je le regarde, effronté.

    _ Et alors ?

    Je vois tes yeux pétiller alors que tu me traites de crapule en me passant encore une fois la main dans les cheveux. J'en profite pour quémander un câlin que tu me donnes volontiers. Après tout, l'avantage d'être encore à peine adolescent, c'est qu'on a encore le droit d'agir en bébé sans que les gens ne trouvent ça trop bizarre, alors autant en profiter et me noyer chaleureusement dans ton odeur.

    Et puis c'est Noël et j'ai envie de faire de toi mon cadeau.

    Tes bras autour de moi me donnent chaud, mais pas de la même façon que cette nuit c'est plutôt comme s'emmitoufler dans le peignoir moelleux qui t'a attendu toute la journée sur le sèche-serviette après avoir passé une heure à pied sous une pluie glacée en vêtements d'été.

    Je me sens bien, juste comme ça, une de tes mains dans mon dos, l'autre dans mes cheveux_ comme d'habitude_ et ta joue posée dessus. J'ai l'impression n'existe plus que par les battements réguliers de ton cœur sous mon oreille.

    _ Je sais ce que c'est, Théo. Mais ça va aller, c'est juste un mauvais moment à passer. Tu verras, ça ira mieux demain.

    Tu me berces doucement, mon visage enfoui dans ton cou, et j'ai de nouveau honte de moi. Tu me donnes toute ta gentillesse, sans arrière pensée, juste pour consoler un môme perdu le jour de Noël. Et moi j'en profite avec des tas d'arrières pensées.

    Je m'écarte de toi, à regrets ; c'est mieux comme ça. Si j'ai envie de pleurer, ce n'est pas à cause de la défection de ma mère, c'est parce que j'ai envie de t'aimer et que je ne sais pas quoi faire de cette envie. Alors je la cache tout au fond et je prends un air faussement enjoué.

    _ Et si on y allait ?

    .

    Hum, j'aurais peut-être du penser à la distance avant de proposer le jardin des plantes. Il est vrai que j'avais l'habitude d'y aller parce que j'habitais tout près.

    Durant le trajet, nous parlons un peu de tout et n'importe quoi, les livres qu'on aime, les derniers films vus au cinéma, ou à la télé. Plus je parle avec toi, plus je me rends compte que nous avons des goûts communs, et pas qu'en musique. Même en cuisine, nous sommes aussi fan l'un que l'autre de la tarte aux oignons, de la tartiflette et des crêpes aux champignons ; dans l'ordre évidemment.

    Nous arrivons devant les grilles, effectivement, elles sont fermées. Je t'entraîne vers la droite, deux rues plus loin, une portion de mur en réfection nous offre de très bonnes prises pour passer de l'autre côté.

    _ Tu fais ça souvent ? » t'enquiers-tu alors que nous retombons plus ou moins souplement sur le gazon de l'autre côté.

    _ Pas vraiment, mais un peu plus avant que nous ne déménagions, l'ambiance à la maison était devenue infernale depuis que maman voyait ouvertement son amant.

    Puis tu me suis le long des allées, je délaisse la roseraie, peu intéressante en cette saison, pour me diriger vers la 'grotte' qui sert de transition entre la partie jardin botanique et celle terrain de jeu / mare aux canards du parc.

    Il n'y a pas de canards, ils doivent être au chaud blottis quelque part sous les fourrés qui bordent l'étendue d'eau. Nous passons les jeux pour les petits et allons vers les constructions en rondins dans lesquelles ont l'habitude de s'ébattre les jeunes du coin.

    Je m'amuse à faire balancer le pont suspendu et rit ris de te voir agrippé à la corde, je cesse quand même lorsque tu vires au vert pas mûr. Puis on s'installe en haut du toboggan, j'apprends avec surprise que tu n'es jamais venu ici. Moi je venais à chaque fois que quelque chose n'allait pas, souvent les six derniers mois de cohabitation, le parc est bien assez grand pour se trouver un coin où j'ai l'impression d'être seul au monde.

    Parfois ça fait du bien, surtout quand ceux qui devraient te protéger sont ceux-là même qui te font souffrir avec une belle indifférence.

    Toi, tu as perdu tes deux parents à quinze ans, un carambolage, ils étaient juste au mauvais endroit, au mauvais moment. Depuis, tu as passé deux ans en famille d'accueil, puis t'es retrouvé seul à dix-huit ans, sans un sou ; tes parents avaient des dettes, donc pas d'héritage en vue. Ils t'ont juste laissé des galères en pagaille, deux amis qui te soutiennent de tout leur cœur et un job à mi-temps payé une misère. Sans oublier ta musique, celle qui te fait tenir quand tu te décourages, quand tu n'en peux plus de voir le peu d'argent que tu gagnes si durement englouti dans le loyer d'un taudis.

    Je ne sais pas quoi dire, mon expérience de la vie est bien trop réduite pour ne pas être complètement à côté de la plaque. Alors je me contente de me rapprocher de toi, mon bras contre le tien, t'offrir un peu de la chaleur dont tu sembles avoir besoin.

    Je t'aime, en silence.

    Je continue à égrener mes notes, mon regard planté dans le tien, à l'affût de chacune de tes expressions, chacune des émotions qui traversent ton regard. Et je crois pouvoir dire qu'elles sont positives : à la surprise due à une transition un peu audacieuse, succède de l'approbation, et une pointe de malice.

    Tu as compris alors, ce que j'ai mis dans cette composition. Et rien ne saurait me rendre plus heureux que cet éclair qui vient de traverser ton visage ; ce « c'était donc ça ! » qui traduit le parfait accomplissement que j'ai réalisé de ton œuvre.

    Je lâche les dernières notes au milieu d'un silence neigeux et n'ai même pas le temps de réagir que je sens tes bras autour de moi, que ton odeur m'envahit de nouveau. Toujours la même, toujours tant aimée.

    Je ne m'y noie qu'un instant avant de m'écarter doucement, à regrets.

    « Tu m'as manqué » me dis-tu. Toi aussi tu m'as manqué, ô combien.

    ...

    C'est finalement le froid qui nous pousse à nous lever et reprendre notre balade. Nous ressortons de la zone de jeu pour entamer le tour du 'lac' où barbotent les canards, et parfois deux cygnes absents aujourd'hui.

    Vaincus par le vent glacé, nous finissons par prendre le chemin du retour quand ton portable sonne. Après une courte conversation tu m'expliques que ce sont tes amis d'hier qui te proposaient de les rejoindre pour le dîner. Comme je ne t'ai pas entendu dire quelque chose qui ressemble à un 'je ne suis pas seul' ou 'désolé je ne peux pas', j'en déduits que tu as accepté, et que je vais devoir trouver un autre toit pour ce soir, en attendant demain. Peut-être que la gare...

    _ ... gine ? Sinon j'ai vu éléphant bleu jouer du banjo à coulisse sur un monocycle.

    Tu ris de mon air d'incompréhension.

    _ Je te demandais si tu aimais les aubergines.

    _ Ah ? Euh... oui.

    _ Bien.

    Tu me frottes les cheveux gentiment et reprends ta route vers le centre ville.

    _ Pourquoi ?

    Tu te tournes vers moi et lèves un sourcil.

    _ Pourquoi tu me demandes si j'aime les aubergines ?

    _ Parce que Justine a prévu de faire un gratin d'aubergines ?

    Je baisse les yeux et rougis alors que je vois ton expression passer de la surprise à la colère blessée.

    _ Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te laisser tomber maintenant ?! J'ai l'air si peu fiable ?

    J'en ai les larmes aux yeux.

    _ Pardon... Pardon, je...

    Tu me murmures un tendre « idiot » avant de me prendre dans tes bras.

    _ Je sais trop ce que c'est d'être livré à soi-même, jamais je ne pourrais faire une chose pareille, Théo. Jamais.

    _ Je suis désolé.

    Tu me repousses pour me tenir à bout de bras.

    _ Tu peux l'être. Mais ne t'inquiètes pas, je ne t'en veux pas. C'est difficile de faire confiance.

    Tu essuies les quelques traces d'humidité sur mes joues et me prends par la main pour m'entraîner.

    _ Allons-y.

    Avec toi ? Au bout du monde...


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  • Chapitre 1
    Fictions
    Les violons d'hiver
    nanashi-san

    Chapitre 1 "Les violons d'hiver" par nanashi-san
    Les $$$ marquent le changement d'époque

    Nous sommes le 24 décembre 2009 et après cinq longues heures de trajet, le train arrive enfin en gare. Je descends avec ma petite valise à roulettes et mon alto. Je regarde autour de moi, dire que ça fait six ans depuis la dernière fois que j'ai mis les pieds ici, dans cette ville qui m'a vu grandir.

    Etrangement, la gare n'a pas changé, toujours aussi crasseuse entre autres. Mon cœur bat un peu plus vite partagé entre l'espoir et la crainte de trouver ce que je suis venu chercher, de te trouver, toi.

    Je respire un grand coup et descends vers le passage sous le quai, puis remonte en direction de la sortie. Sur le parvis, je me rends compte que la ville, elle, a changé : le tram s'est installé ici et déroule ses rails le long du boulevard qui rejoint le centre à la gare.

    Je remonte mon col, il fait si froid cette année, et je néglige le tram pour suivre en sens inverse ce trajet qui me fut si pénible des années auparavant, à tes côtés. Je regarde autour de moi, les décorations de Noël sont vraiment moches en plein jour, éteintes, comme mortes.

    .

    Arrivé à la préfecture, je tourne à gauche, vers la place de la République, je me demande si la fontaine est encore là. En quatorze années de vie, j'ai vu cette place être modifiée au moins cinq ou six fois, mais la fontaine et le marchand de gaufres sont restés des constantes immuables avec le manège. Pas un de ces beaux carrousels aux chevaux de bois qu'on trouve dans les grandes villes, juste un manège pour enfant avec une voiture, un camion de pompier, un hélicoptère, ...

    J'ai du mal à le repérer au milieu des baraques du 'marché de Noël' mais j'entends sa musique et la voix du propriétaire qui demande aux enfants s'ils sont prêts à attraper la queue de Mickey.

    A l'époque où je suis parti, le 'marché de Noël' commençait tout juste à s'épandre au-delà des frontières de l'Alsace et il n'y avait pas beaucoup de commerçants.

    .

    Je vais me poser au pied du sapin placé au centre de la place, c'est un vrai sapin cette année et pas cette horreur en acier tordu que j'ai eu l'occasion de voir.

    Je pose ma valisette près du rebord de la fontaine sur laquelle est posé l'arbre et mon étui par-dessus.

    Un coup d'œil vers la vieille pendule de la Poste, qui n'a pas changé elle non plus, m'apprend qu'il est quinze heure passé de quelques minutes. Coïncidence, il y a six ans, j'ai atterri sur cette même place, avec le même attirail, à la même heure. J'étais venu traîner ma solitude sous ce même sapin, en plus moche...

    Tu sais, je me rappelle exactement toutes les musiques que vous aviez jouées cette année là. Je sors mon alto, referme son étui et l'accorde en laissant les souvenirs affluer

    . .$$$

    Décembre 2003, cette été, mes ont divorcé. Ils avaient cessé d'être un couple depuis longtemps mais c'est la mutation de mon père dans le Sud qui a officialisé leur séparation. J'ai préféré vivre avec mon père plutôt que mon irresponsable de mère. Les vacances de Noël sont donc les secondes vacances, après celles de la Toussaint, que je passe sans mes deux parents. Et il y a eu un gros bug : mon père est en mission toute la première semaine quelque part du côté de la Pologne, je devais donc passer noël chez ma mère, mais son amant, qui a du 'oublier' de passer le message, l'a emmenée passer les fêtes dans sa famille, et je ne suis pas de la partie. Je me retrouve donc un 24 décembre seul et à la rue avec en poche un billet de train retour pour le 26 à 15h06.

    Quarante huit heures à tuer dans le froid, avec trente euros sur moi un soir de Noël ; j'ai quatorze ans, un manteau sur le dos et une valise à la main.

    Mon alto enfin accordé à ma convenance, j'entame le premier morceau en tremblant un peu ; l'émotion je crois. J'ai prévu de rejouer exactement ce que vous aviez joué autrefois.

    J'ai atterri sous le sapin comme un cadeau oublié, je m'allonge sur le plateau qui recouvre la fontaine à sec et je regarde le ciel plombé de nuages, regrettant presque de ne pas voir de flocons tomber. J'ai vaguement l'envie de disparaître.

    Puis un 'crin crin' de chevalet sur cordes, suivi d'une pluie de notes cristallines provenant d'une harpe celtique, me fait tendre l'oreille. Des musiciens ?

    J'hésite à me déplacer pour aller voir, mais je n'ai pas envie de bouger, toujours cette envie de me fondre avec le bois sous moi. Et puis j'entends bien de là où je suis. Je ferme les yeux alors que les premières notes résonnent ; je me laisse emporter par la musique. Je ne sens plus le froid, je ne ressens plus que les résonances des instruments : deux violons et la harpe.

    Le temps n'existe plus.

    Je vois avec un certain plaisir les gens ralentir le pas en passant devant moi, certains s'arrêtent même. Un ou deux ont cherché des yeux une coupelle, un récipient, où mettre quelques pièces. Non madame, il n'y en a pas. Contrairement à vous à l'époque, je ne joue pas parce que j'ai besoin d'argent, je joue pour moi, et pour toi. Pour rendre à ce lieu un peu de la magie qui m'avait sauvé cette année là.

    Je n'émerge de mon songe que lorsque la musique s'interrompt. Je me décide à me relever, voulant remercier ceux qui m'ont, l'espace de... près de trois heures ?!, permis d'oublier la stupidité de ma vie.

    Je découvre deux garçons et une fille, elle explique à un couple de trentenaires qu'ils n'arrêtent pas de jouer, ils font juste une pause. Je vois le garçon blond souffler sur ses doigts pour les réchauffer. Il a un visage doux et des yeux caramel. Quelque chose dans son, ton, allure m'interpelle.

    J'ai une idée, prends mes maigres possessions et vous demande de bien vouloir les surveiller deux minutes. Le brun et la fille aux cheveux rouges me regardent avec surprise mais je ne leur laisse pas le temps de refuser et m'éloigne avec mon étui sur le dos.

    Moins de trois minutes plus tard, je reviens avec un petit plateau de carton et quatre chocolats chauds achetés à une des baraques du 'marché de Noël'. Ton regard étonné et empli de gratitude me fait rougir de timidité. Tu prends le premier gobelet, tes amis te suivent.

    _ Pour vous remercier. Je bafouille lamentablement.

    _ Merci à toi. Il fait vraiment un froid de canard.

    Tu souris en m'ébouriffant les cheveux. Vous avez quoi ? Vingt ans, peut-être un peu plus. Moi je ne suis qu'un gosse.

    Puis la fille, Justine, avise mon étui et me demande si je suis bon joueur. Je pose le gobelet sur lequel je réchauffais mes doigts et lui propose de faire une petite démonstration ; à la grande joie du couple excentrique qui attend la suite du spectacle. Je pose un instant mon instrument et planque mes mains sous mes aisselles même si ce n'est pas l'heure de la pause ; il fait particulièrement froid cette année. Je souris avec nostalgie en voyant une petite fille venir vers moi avec un gobelet de vin chaud qu'elle me tend. J'avise sa mère et la remercie d'un geste avant de faire un gros bisou à la petite. Je m'assieds un peu, le temps de réchauffer mes mains gelées et de savourer le breuvage.

    Et c'est reparti...

    Pas besoin d'accorder mon alto, je l'ai fait le matin même. Je pose donc délicatement mon archet, j'hésite un instant puis opte pour un morceau de violon tiré du spectacle de claquettes 'Lord of the Dance' que nous étions allés voir en famille au Stadium l'année passée. J'aime les envolées joyeuses de ce morceau. J'avoue avoir aussi été influencé par le plaisir évident avec lequel les deux violonistes jouaient ce duo.

    Je ferme les yeux, et comme toujours, me dissous dans la cascade de notes que je joue. Quand je redescends sur Terre, je remarque à peine les regards ébahis des badauds et de tes amis. Je ne vois que ton regard, l'impression étrange que tu viens de découvrir ce que tu cherchais.

    C'est Justine qui me demande quels autres morceaux je connais, et si je veux bien jouer avec vous. J'accepte, évidemment, et fini mon chocolat plus si chaud alors qu'elle fait les présentations. Le grand brun, c'est Arnaud, son petit ami, et toi, Alexandre. Je me présente : Théo Lagrange.

    Aucun risque pour que vous sachiez que mon vrai nom est Théodore. Je déteste ce nom !

    Mais c'était celui de mon grand-père, celui que je n'ai jamais connu.

    .

    Ensuite, nous jouons à quatre, parfois trois quand je ne connais pas un morceau. Le couple qui était resté quand l'assemblée s'est dispersée est toujours là. Ils dansent et rient comme des enfants, assurant autant le spectacle que nous. Et le temps passe dans un tourbillon de musique et de rires.

    Vers 19h, la plupart des badauds a disparu, les gens normaux se sont réfugiés dans la chaleur de leur foyer, s'apprêtant à réveillonner en famille. Vous n'en avez pas.

    Actuellement, moi non plus.

    Et tout doucement, une autre faune s'approche de notre îlot de gaieté. En tout une vingtaine de personnes se sont regroupées autour de nous, dont une petite vieille sortie d'une autre époque, un 'cravate' désoeuvré, deux trois jeunes en vêtements kakis avec leurs chiens, une prostituée qui semble souffrir dans ses bottes plate-forme et d'autres encore. La lie de la société, une bande de laissés pour compte des fêtes de fin d'année.

    Je me plais à penser que notre musique permet à cette cour des miracles d'oublier un moment la tristesse de leur vie.

    Il est près de 21h quand nous rangeons finalement nos instruments, vaincus par le froid et le vent qui se lève.

    Il est bientôt dix huit heures, et j'égrène tout un chapelet de fausses notes en reconnaissant le couple qui s'approche de moi avec une poussette où est savamment emmitouflé un enfant d'environs deux ou trois ans.

    Je vois à votre sourire que vous m'avez reconnu vous aussi, moi ou mon instrument d'un rouge profond. Anita sort un portable de sa poche tandis que Roger approche la poussette pour la caler près de moi, pas trop près pour que le son de mon violon n'agresse pas ses petites oreilles.

    Roger invite Anita à danser alors qu'elle range son portable dans son sac, le sac près de ma valise. Et je vous fais danser, comme cette année là, vos rires me réchauffent le cœur.

    Une fois nos instruments rangés, nous sommes presque surpris de voir que personne n'a bougé. Nos spectateurs n'ont pas plus que nous envie de retourner à la morosité d'un logement vide, ou d'un pont sous le vent.

    Alors la petite danseuse a une idée lumineuse, aussitôt approuvée par son mari : ils tiennent une crêperie qu'ils avaient fermée pour les fêtes, pourquoi ne pas y aller tous, il fera meilleur que dehors. Et manger un peu nous fera du bien à tous.

    C'est donc toute une petite troupe qui suit le couple bohême au travers de la ville endormie ; d'abord vers la place des Jacobins, on monte en musique (tu as ressorti ton violon) le grand escalier qui mène à la cathédrale, puis on longe les remparts jusque chez vous, une maison à colombage coincée entre deux autre du même style.

    La pièce est petite et chaleureuse, à l'image de la gérante. Le couple de restaurateurs allume ses plaques alors que nous ressortons nos instruments et improvisons un petit concert à la demande tandis que d'autres mettent la table.

    Nous jouons de tout et n'importe quoi. Qui a déjà entendu jouer du Goldman sur un alto ? Mais ça n'empêche pas l'assemblée de reprendre le refrain en cœur à la suite du 'cravate' qui a un vrai don pour le chant.

    Les crêpes dessert défilent, chacun se sert : les pots sont sur la table. Et les pichets de cidre semblent se vider plus vite qu'ils ne se remplissent.

    Pour faire plaisir à la petite vieille, je lui offre quelques valses apprises avec mon ancien prof de musique. Puis Justine prête sa harpe à une des jeunes en treillis ; le son est horrible et ça fait bien rire ses amis, et elle aussi.

    La fête dure jusqu'au matin, sans cadeau, sans embrassades de minuit mais avec une farouche volonté de passer du bon temps. Puis, vers les huit heures, Roger et Anita ferment boutique, histoire de dormir un peu avant de devoir supporter l'horrible famille de Roger pour le repas de Noël.

    Tout le monde se sépare donc doucement, par petits paquets alors que l'aube approche. Cette soirée a comme un goût de paradis, un paradis déjà perdu puisqu'il est temps de rentrer pour tout le monde. Sauf que moi je n'ai nulle part ou aller. Alors je continue à traîner du côté des musiciens tout en repensant à la discussion que nous avons eu eue tout à l'heure, en nettoyant les tables de la crêperie.

    Tu me disais que ton rêve est d'être un compositeur reconnu. En attendant, tu rames en bossant le soir pour payer tes études au conservatoire. C'est un concept que j'assimile mal, mon père gagne bien sa vie et je n'ai jamais manqué de rien, mais j'imagine que ça doit être vraiment dur et qu'il faut bien du courage pour continuer à avancer dans ces conditions.

    C'est étrange comme je me sens bien quand je parle avec toi ; je n'ai pas l'impression d'être pris pour un môme, ni celle d'être un alien comme quand je parle avec les autres élèves de mon collège. Je suis juste une personne, qui a le droit d'avoir son avis et d'être écouté sans à priori.

    Vous vous apprêtez à vous séparer pour rentrer chez vous quand Justine remarque l'incongruité d'un gamin de quatorze ans dans la rue un matin de Noël après avoir passé la nuit à bambocher dans une crêperie plutôt que tranquillement chez lui.

    J'explique donc en quelques mots les circonstances de cette situation. Justine et Arnaud se regardent gênés. Je connais bien ce regard : « qu'est-ce qu'on va faire de lui ? » Finalement, c'est toi qui proposes de m'héberger jusqu'à ce que je puisse rentrer chez moi. Je te suis donc jusqu'au dernier étage d'un immeuble décrépit.

    Comme je ne regarde presque jamais autour de moi quand je joue, je ne remarque la présence d'un second musicien qu'une fois qu'il commence à jouer, s'accordant sans problème sur mon rythme. Je suis tellement secoué que j'en cesse de jouer, mon archet en arrêt à quelques millimètres des cordes.

    J'ai immédiatement reconnu le son du violon qui a pris ma relève, c'est le tien. Je me tourne vers toi, le cœur battant. Tu me souris pour m'encourager à reprendre.

    Le coup de téléphone d'Anita tout à l'heure, c'était pour t'appeler, toi ?

    J'entre avec curiosité dans ton... la chambre de bonne glaciale et humide qui te sert de logement. Je remarque à la façon dont tu te frottes l'arrière du crâne que l'état pitoyable de l'unique pièce mansardée dans laquelle tu vis te gêne.

    _ Tu sais, c'est toujours mieux que de dormir dehors.

    Je regarde autour de moi : un évier fêlé de partout mais propre, les toilettes sont sur le palier, des coussins servent de chaise autour d'une table faite d'un dérouleur de câble. Un matelas de 140 repose sur des palettes, le plus loin possible du velux. Dans un autre coin trône un réfrigérateur bancal.

    Ce n'est pas un studio dans lequel tu vis mais une espèce de camping sous toiture. Je n'en admire que plus ta force de caractère. Je ne ferais même pas une niche de ce taudis. Mais là, je suis trop crevé pour m'en formaliser et je me coule sans regrets sous les couettes qui recouvrent ton lit. Tu me regardes m'y rouler en boule en riant puis me rejoins prestement.

    Tu te mets sur le côté, dos à moi. J'hésite longuement avant de me décider à me coller à la seule source de chaleur présente.

    _ Fais pas ça...

    _ Mais j'ai froid !

    Je me plains d'une petite voix, celle qui fait des ravages parmi les seniors. Tu soupires mais me laisses faire.

    .

    C'est étrange, j'étais pourtant épuisé : je n'arrive pas à dormir.

    Ta chaleur et ton odeur me troublent d'une façon que je n'avais jamais ressentie avant. Quoi que ce qui m'étonne le plus, c'est la façon que j'ai de rechercher ton contact, moi qui l'ai toujours fui venant des autres. En tout cas, je n'ai plus du tout froid.

    Cette constatation me fait sourire doucement, le nez entre tes omoplates. Je ferme les yeux et respire profondément en me rapprochant un peu plus de toi. Je crains que tu ne me vires de là mais tu ne bouges pas, pas même lorsque je chuchote ton nom pour m'assurer que tu dors bien.

    Alors, tout doucement, je glisse un bras autour de ta taille ; le contact de ta peau sous mes doigts, là où le Tee-shirt que tu as enfilé pour dormir s'est retroussé, me fait comme un courant électrique dans le ventre. Je suis tellement surpris que j'en retire ma main.

    Je ne comprends pas bien pourquoi j'ai tant envie de recommencer, mais je n'y résiste pas longtemps et bientôt ma main se glisse à nouveau vers ce bout de peau nue. J'y trace du bout des doigts de petits cercles qui vont rapidement en s'élargissant, sous ton T-shirt et jusqu'à la lisière de ton pantalon de jogging.

    Mes doigts se faufilent finalement sur ton ventre et se figent en le sentant se contracter. Après un moment d'immobilité totale, je conclus c'était un simple réflexe et reprends mon exploration, un peu honteux. Je me doute bien qu'on n'est pas censé toucher comme ça une personne sans son accord.

    La nouveauté de la sensation et l'impression de surréalisme qui m'habite depuis hier me grisent et me font oublier les bonnes manières ; c'est trop agréable pour ne pas en profiter. De toutes façons, tu ne le sauras jamais, et même si tu l'apprenais, qu'importe : demain je partirai et ne te reverrai probablement jamais.

    A cette idée, ma poitrine me fait mal. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens vraiment bien avec toi et je n'ai pas envie de m'éloigner. Alors je me rapproche encore un peu, ma main remonte un peu plus haut vers ton torse comme pour mieux te tenir. J'y découvre avec surprise un carré de bouclettes.

    C'est vrai que contrairement à moi, tu es un homme. Cette constatation n'arrange pas mon malaise et douche passablement mon envie d'exploration. Je me contente donc de rester comme je suis, sans bouger, juste tout contre toi.

    Te revoir, après tant de temps...

    Si tu savais ; j'en tremble alors que mes souvenirs affluent. Cette 'nuit' là, je ne comprenais pas bien ce qui m'arrivait, mais je n'ai pas tardé à comprendre que ce besoin qui me prenait aux tripes de rester près de toi était de l'amour.

    C'est pour toi que je suis revenu, mais quelque part, j'étais persuadé d'être en retard. Mais tu es là, à jouer à mes côtés comme nous l'avions fait six ans plus tôt.


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  • No regret

    9,1/10

    Film
    No regret
    Lee Song Hee Il
    Romance, Drame, +18
     
    Ayant atteint ses 18 ans, Su-min se voit obligé de quitter l'orphelinat où il a passé son enfance. Il part alors étudier à Séoul mais il doit travailler dans une usine le jour et comme chauffeur la nuit pour pouvoir joindre les deux bouts. Sa vie bascule le jour où il perd son emploi à l'usine. Les petits boulots ne suffisant plus à subvenir à ses besoins, Su-min décide de se faire engager comme gigolo dans un maison close pour hommes. Il y rencontre Jae Min, un jeune homme issu d'une riche famille conservative et qui tombe rapidement amoureux de Su-min. Mais ce dernier refuse ses avances, écœuré qu'un client veuille rentrer dans sa vie de la sorte. Jae Min tentera par tous les moyens de conquérir le cœur de Su-min et une relation passionnelle d'une rare violence naîtra entre les deux hommes. Mais après un court bonheur, le retour à la réalité n'est que plus douloureux. Car si Su-min est conscient de son homosexualité depuis toujours, Jae Min, lui, la cache à sa famille et à sa fiancée...
    Vidéo
    Informations
    Casting:
    Song Jae Min : Kim Nam Gil
    Lee Su Min : Lee Yeong Hun
    Titre alternatif:  후회하지 않아
    Pays: Corée du sud 
    Sortie: 16/11/2006
    Durée : 1h53
    Réalisateur: Lee Song Hee Il
    Scénariste: Kim Jo Kwang Su
    Fansub: //
    No regretNo regretNo regretNo regretNo regretNo regretNo regretNo regret
    Streaming et téléchargement
    Streaming (vosta)
    Regardez le fim ici
    Téléchargement
    Non disponnible

    2 commentaires
  • No regret
    Film
    No regret
    Lee Song Hee Il
    Romance, Drame, +18
    Les liens ne sont pas morts, c'est bel et bien les vidéos de la partie 1 et 2 en sous titré anglais. Attention, elles démarrent toutes seules.


    4 commentaires
  • 7,4/10

    Manga
    AISARETAI NO
    Riyu Yamakami
    Romance, Drame, Comédie, +18
     
    Les génies sont les gens les plus détestables au monde, ils peuvent tout réussir sans fournir d'effort, tout le monde les admire et fonde leur espoir en eux. Tous ou presque, Izaki a connu un génie et on ne peut pas dire que cela l'ait enchanté, sans jamais trop le vouloir, ce génie n'a eu de cesse de lui montrer que quoi qu'il fasse, Izaki ne lui arrivera jamais à la hauteur. Quel malheur de le revoir 8 ans plus tard dans une réunion d'anciens élèves, lui qui est devenu un auteur de best seller sans réel conviction alors que Izaki rame dans un travail de salaryman. Mais à force de boire pour oublier, on fini par faire des choses qu'on ne souhaite pas réellement, et voilà que les deux ennemis sortent ensemble.
    (Source Daily Manga)
    Du même auteur
    Aisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai no
    Informations
    Dessin: Riyu Yamakami
    Scénario: Riyu Yamakami
    Editeur: Chara Comics
    Sortie VO: 2004 
    Sortie VF://
    Scantrad FR: Passion Fruitée
    Titre alternatif: 好想愛你
    Format: 1 tome
    Type: Yaoi
    Nombre de chapitres: 
    4 chapitres + 1 extra
    Aisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai noAisaretai no
    Streaming et téléchargement
    Lecture en ligne
    01 - 02 - 03 - 04 + Extra
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    Passion fruitée
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    Aisaretai no

    Haka
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